Témoignage de S., soumis de Maîtresse Lutcha

Il semble que vous ayez une bonne expérience de la soumission. Pouvez-vous nous dire ce qui est important pour vous dans la relation que vous établissez avec Maîtresse Lutcha

La relation que Maîtresse Lutcha a accepté de vivre avec moi est pour moi la meilleure que je n’ai jamais eue. Je précise tout de suite que si cette relation existe c’est parce qu’Elle le veut. Je n’ai pour ma part aucune autre chose à faire qu’obéir, me soumettre.  C’est cette posture que j’apprécie énormément car Elle me connaît très bien maintenant et Elle seule sait ce qui me convient dans la soumission.

Le but recherché est le lâcher prise et, au bout de plusieurs séances, je commence seulement à vraiment lâcher prise. C’est Sa réussite ! Cela veut dire qu’Elle a trouvé la manière d’établir la bonne distance avec le soumis que je suis, m’obliger à tenir la bonne posture !

Ainsi, ce qui est important pour moi aura été de trouver celle qui m’accepte comme je suis, qui me mène là où Elle que je vais m’épanouir dans ma soumission. Et, ce qui pour moi est fondamental, c’est qu’Elle y prenne également du plaisir et, apparemment, c’est le cas.
De plus Elle sait doser ce qui relève de la domination par la parole, par les postures, par l’usage des objets tels que les martinets, fouets et autres cannes anglaises, par les situations de contrainte, par les jouissances diverses… Sa créativité est réelle !

Enfin, j’insiste d’une part sur le moment de débriefing qui nous permet de nous ajuster l’un à l’autre et d’envisager la suite à donner et d’autre part sur sa présence entre deux séances. Elle n’est pas absente et exige que je Lui appartienne totalement. Je mesure ce que cela veut dire et Lui en suis très reconnaissant.

Pour enrichir notre échange, je vous propose de prendre la dernière séance que vous avez vécue avec Maîtresse Lutcha comme fil conducteur. Comment passez-vous de la vie disons normale à la posture de soumission ? Y a-t-il des étapes ?

Vous voulez sans doute parler du passage de la vie « vanille » à la vie « BDSM » ?

En ce qui me concerne, effectivement, il y a tout un processus qui se met en place pour arriver dans de bonnes conditions chez ma Maîtresse BDSM. Les rendez-vous sont espacés de plusieurs semaines voire mois. C’est très long et j’ai besoin d’être stimulé entre temps, mais nous en reparlerons sans doute plus tard.

Pour ma part, il y a trois niveaux : le corps, l’habillement et surtout l’état d’esprit.

  1. Le corps doit être complètement lavé de la vie qui précède la séance de domination. Douche totale et lavement. Jusqu’au profond du corps, il doit être offert à sa Maîtresse, pur et sans taches. Ce corps de soumis appartient alors totalement à sa Dominatrice.
  2. L’habillement doit, de la même manière, être adapté à la situation. C’est comme pour un cadeau, pour un objet que l’on offre : il y a le sachet, le papier cadeau et l’objet. Dans mon cas il y a le costume professionnel (costume cravate) qui fait office de sachet, les sous-vêtements adaptés (string et teeshirt sexy) qui correspondent au papier cadeau (la plupart du temps imposé par ma Maîtresse) et l’objet lui-même, « la petite chose insignifiante » comme Elle me dit fort justement (mon corps offert en cadeau).
  3. L’état d’esprit, la posture et la préparation psychologique : ils sont déterminés par des échanges effectués avant la séance. Des exigences notamment d’horaires.

Ces échanges sont évidemment inégalitaires. Un soumis ne s’adresse pas autrement qu’en demandant l’autorisation de poser une question, qu’en ayant recours au vouvoiement, à l’usage de qualificatifs adaptés (humiliants pour moi et honorifiques, respectueux, déférents pour ma Maîtresse).

Il y a un rite préparatoire : comme je pars tôt le matin, la plupart du temps, le lavement initial n’est plus effectif, j’en refais un dans le restaurant du quartier. Je dois être au top de la propreté pour oser me présenter à Elle. Puis vient l’heure du rendez-vous. Je tiens à être TRES ponctuel au moment où je sonne. C’est le premier rite à respecter pour moi, cette fois, venu en avance comme d’habitude, pour occuper le temps supplémentaire, j’ai effectué un petit tour dans le quartier, mais qui a duré un tout petit peu plus longtemps que prévu… j’ai dû courir pour être juste à l’heure pour sonner.

Une fois le code inscrit, la porte ouverte, je prends l’ascenseur pour arriver sur le palier. Là, je suis dans l’entre deux. C’est la deuxième étape du rite de passage pour moi. La question est alors : « j’y vais ? Je fais le pas ? ». Chaque fois c’est une réponse positive et à ce moment-là, le oui passe du « J’en ai envie » au « je dois obéir ». C’est là le basculement car je passe de ma volonté à SA volonté. Alors je respire un grand coup et je frappe doucement à la porte car je n’ose pas sonner, la sonnette est agressive et je ne peux me permettre d’être agressif vis-à-vis de ma Maîtresse.

Pour la passage inverse, de la soumission BDSM à la vie vanille, c’est un peu la même chose. La plupart du temps après les derniers ordres effectués, coups reçus, jouissance accordée, ma Maîtresse m’étreint avec délicatesse et respect, ponctué d’un « ça va ? ». C’est le premier rite de passage au retour à la vie vanille.

Puis la douche qui lave le corps pour qu’il redevienne à moi, à mon intimité fait l’office du second rite.

Le troisième est le moment où je me rhabille en ayant rangé les sous-vêtements ad hoc dans le sac jusqu’à la prochaine séance… à moins qu’entre-temps Maîtresse Lutcha ne m’impose des exercices intermédiaires à faire « à la maison » … qui sait ?).

Arrive alors le temps de débriefing où chacun est devenu un interlocuteur « normal », dans une posture égalitaire. On échange sur nos vies respectives, nos satisfactions, nos envies, nos réalités… c’est le seul moment « interpersonnel entre nous » que nous nous accordons.

Et pour clore la séance, un baise main est alors le signe du retour à la condition D/s qui reste la base de nos échanges jusqu’au débriefing de la séance suivante.

Ainsi, ces rites de passages sont pour moi les signes d’une offrande totale de mon corps et de mon esprit pour une séance BDSM.

Entre deux séances, les échanges de mails et / ou via WhatsApp sont naturellement de type D/s dans un style adapté. Je n’ai pas de souci de mettre ces moments entre parenthèses au cours de mes journées. Ils sont importants pour nourrir la posture de soumission. Et j’en remercie infiniment ma Maîtresse.

Quelle part prend la symbolique dans votre relation

Pour moi la symbolique est TRES importante et je suis très satisfait de la situation qui m’est proposée, imposée par Maîtresse Lutcha. Il y a eu cette dernière fois des moments clés, j’en cite quelques-uns :

  • Bien sûr dès le départ, se mettre à genoux! C’est la posture idéale qui dit tout de la relation : quel symbole de vénération, de soumission. Et pas à genoux n’importe comment, bien droit pour faire honneur
  • Sur le tapis comme un chien ! Être l’animal de la Maîtresse, un chien obéissant
  • Le symbole le plus important pour moi est le moment de la pose du collier. Là on bascule dans le monde D/s et le BDSM. Et la laisse… un bel attachement à sa Maîtresse.
  • Les postures sont chacune symboliques : mains derrière la nuque, jambes écartées, … cela veut dire que nous sommes en situation d’offrande de son corps. Et bien sûr baisser les yeux.
  • Le « repas » dans une gamelle et même aller chercher à quatre pattes quelques smarties qu’il faut réussir à prendre dans la bouche sans les mains…
  • Un autre aspect, c’est le vocabulaire employé : l’humiliation notamment.

Ce ne sont que quelques exemples que je partage avec beaucoup de plaisir.

En ce qui concerne la question de la douleur, puisque vous avez parlé de BDSM, comment la vivez-vous ?

Une réponse à la question de la douleur est sans doute très compliquée à formuler. Bien sûr je ne la recherche pas, quoi que ! Je suis plutôt un adepte de la fessée sous toutes ses formes : avec les mains, les martinets et autres fouets.

Evidemment, lorsque Maîtresse Lutcha cherche avec quoi elle va me fesser, un coup d’œil est souvent jeté vers elle pour anticiper ce qui va se passer. Quand je vois la canne anglaise… c’est un peu inquiétant… et quand elle me met une de mes chaussettes dans la bouche pour éviter les cris, c’est encore plus angoissant… puis les coups arrivent…

Cette fois, comme les précédentes, il y a les séries de claques ou de coups… il y a pour moi trois phases. La première que je supporte bien, la seconde, quand on doit compter, qui est plus compliquée car on voit ce qu’il reste à subir. Puis vient la troisième phase qui fait passer de la douleur au plaisir et, je ne sais si Maîtresse Lutcha le perçoit (à mon avis rien ne lui échappe) mais je me mets à me cabrer et présenter mes fesses pour aller chercher de nouveaux coups… jusqu’à ce que je ne puisse plus supporter… jusqu’à m’effondrer… de plaisir.

Mais ce qui est important c’est que nous ne soyons pas les maîtres du jeu… c’est Elle qui décide de tout.

Enfin, cette séance aura donné lieu à des usages de différents fouets et autres badines et mon corps a été marqué. De très jolies photos… dont je suis fier ! Je ne cesserai jamais de remercier Maîtresse Lutcha pour ce cadeau : mes fesses « striées ».

Pouvez-vous nous décrire plus particulièrement un moment qui vous a particulièrement marqué ?

Ce qui m’a marqué dans les deux sens du terme !!! c’est la séquence au pilori. C’est en effet un fantasme que j’avais depuis des années et Maîtresse Lutcha, lors de la dernière séance, m’avait laissé entendre qu’Elle ne le possèderait plus. J’avais fait mon deuil sur cette séquence. Quelle ne fut pas ma surprise quand je l’ai vu en arrivant dans le donjon. Je n’ai bien sûr rien dit (un soumis n’a pas à prendre la parole de son chef !). Et la surprise c’est quand Maîtresse Lutcha m’a dit que je pourrais à nouveau en bénéficier.

J’aime être ainsi contraint sans pouvoir bouger… c’est fatiguant et les muscles sont très sollicités. Mais là encore, Maîtresse Lutcha est très prévenante, Elle aide à un retour « normal », en faisant très attention à ce que mon corps s’ajuste pour retrouver ses capacités.

Pour moi ce moment a correspondu complètement à mon désir et, je crois, à la satisfaction de ma Maîtresse. Contraint, à merci (dans les deux sens du terme aussi) d’une Maîtresse, fessé comme il le faut, tétons des seins malmenés, … peut-être manquait-il le bâillon-boule non utilisé cette fois…

Et pour finir la jouissance… au rythme de ma Maîtresse et pas u mien.

J’ai senti le lâcher-prise (après-coup…). Ce fut magique !

Qu’est-ce que vous avez découvert lors de cette quatrième séance ?

J’ai découvert deux choses au cours de cette quatrième séance. Deux choses d’ordres très différents :

  • L’usage du glaçon, notamment sur le gland du pénis ! Je n’avais encore jamais expérimenté la sensation du froid sur les organes sexuels et je dois dire que cela n’est pas sans donner des frissons …. Ce sont des sensations très fortes. J’ai aimé, même si ce n’était pas simple !
  • Une relation qui s’intensifie entre ma Maîtresse et moi, saine car libre. Il semble que nous nous apprécions et que cela devient un jeu très sérieux. C’est une emprise qui est très heureuse pour moi… j’ai senti quelque chose de solide et de beau. J’en suis vraiment très satisfait… avec en même temps un peu de peur…

Lorsque vous retrouvez votre vie sociale et familiale habituelle, continuez-vous à vivre quelque chose de la soumission à votre maîtresse ?

Oui, tout à fait.

J’aime beaucoup la clarté de notre relation, comme je crois l’avoir déjà dit : quand je suis chez elle pendant les séances, je suis à 150 % son soumis. Une fois cette séance terminée, nous discutons entre adultes et c’est très agréable. Mais une fois le baise main du départ, nous retrouvons la posture D/s. Je l’ai exprimé plus précisément en début d’interview.

Alors quand je retrouve la vie sociale et familiale, tout est simple : ma part de soumis reste très vive et je m’organise pour faire des signes de soumissions à Maîtresse Lutcha. Cela équilibre parfaitement ma vie ! Et, lorqu’Elle me demande quelque chose… un ordre à réaliser, je le fais avec bonheur… car je suis toujours son soumis…

Quel est votre projet pour les mois qui viennent ?

Mon projet est simple : continuer à être sous la coupe de Maîtresse Lutcha, en présentiel mais aussi tous les jours sous des formes différentes, bien sûr. En écrivant comme je le fais ici, en exécutant des ordres qu’Elle me prescrirai. Bien sûr mon emploi du temps et les distances rendent les choses difficiles, mais n’est-ce pas aussi cela qui les rendent précieuses ?

En fait, je devrais dire qu’il ne s’agit plus de mon projet mais de celui de Maîtresse Lutcha puisqu’Elle a écrit dernièrement « mon soumis ». Alors je ne dois pas vraiment avoir de projet… car je suis devenu sa chose. Et une chose n’a pas de projet… mais je dois avouer que c’est compliqué pour moi qui suis un homme de décisions… mais c’est la loi, je crois…

Ceci étant dit et écrit, j’ai une telle confiance en Elle que je crois pouvoir avoir et construire des projets avec Elle, notamment lorsque nous faisons le débriefing…

Et pour conclure ?

Je suis un soumis heureux d’avoir trouvé une Maîtresse compréhensive et qui me convient.

Il faut dire qu’Elle m’a complètement bouleversé et heureusement surpris quand Elle m’a dit qu’Elle envisagé de me donner un collier à mon nom. Ce serait une réel attachement… je n’ose encore y croire tellement c’était mon désir que je considérais comme inaccessible.

Enfin, le dernier mot sera : je n’ai qu’une hâte : la retrouver très vite.

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